Depuis que la crise du Coronavirus a éclaté, le secteur de l’automobile n’est plus à la fête. Avec les différents confinements et la peur réelle ou prévisionnelle de perte de pouvoir d’achat, les clients ont désertés les concessions. Ils n’ont pas pour autant réfréné leur envie d’évasion, premier bénéfice de l’auto. C’est ainsi que l’on observe depuis quelque temps une explosion des ventes de camping-cars, avec par exemple +45% de ventes en Allemagne en 2020 en comparaison de l’année précédente ! En ces temps de répressions de nos libertés de mouvement, quoi de mieux en effet qu’un véhicule, faisant office à la fois de voiture et de maison ?
Et des camping-cars, il en existe de toutes les tailles et pour (quasiment) tous les budgets. Certains les fabriquent eux-mêmes en récupérant un vieil utilitaire et en l’emménageant selon ses besoins. Il est courant de croiser des Trafic, Master et leurs équivalents dans la fratrie Stellantis (Peugeot, Citroën, Fiat, …) se baladant sur nos routes équipés comme un petit studio parisien. Il est revanche beaucoup plus rare de voir des voitures transformées en camping-car comme pouvait l’être la Saab Toppola ou encore…la Renault Clio !
Oui, il a bien existé une transformation en camping-car sur base de Clio. Et attention, je ne parle pas des dernières générations, qui dépassent les 4m de long (ce qui n’est déjà pas bien grand en soi), mais de la toute première, d’à peine 3,70m de long ! La petite puce de Renault s’est déclinée en de nombreuses versions, sportives 16S ou Williams, haut-de-gamme Baccara, et séries spéciales NRJ, Oasis, Fidji. Je sais que cela vous rappellera de bons souvenirs. Mais alors le camping-car, ça c’était inattendu.
On doit cette idée folle à nos amis d’outre-Manche et à un certain Barry Stimson. Stimson fait partie de cette catégorie des inventeurs touche-à-tout, qui ne se satisfait pas de ce que l’on peut trouver dans le commerce et préfère faire les choses lui-même. La Clio camping-car n’est pas son premier projet, ni même sa première réalisation à 4 (ou plus) roues. Pour ce qui est des camping-cars, ses premières réalisations datent du début des années 90 avec un Trafic (logique) ainsi que des plus petits Express, nommés Trail Finder (MkI et II). Ces derniers serviront d’inspirations pour la suite, la Clio Sportique.
Le concept est donc similaire à celui des Express Trail Finder. Une monocoque en fibre de verre vient se greffer à l’arrière et sur le dessus du véhicule, augmentant l’espace intérieur. Contrairement à la Toppola, la transformation n’est pas réversible. La base est une Clio 5 places, donc pas une version commerciale. Ainsi il est possible de partir en week-end en famille, si tant est que les enfants ne sont pas trop grands. Car oui, dans le module créé par Stimson, il y a de la place pour 4 personnes !
Une si petite taille demande d’être un tant soit peu ingénieux. L’espace intérieur est hautement modulable et peut se transformer en un tournemain en salle à manger, chambre, cuisine ou salle de bain. Pour la partie cuisine, on retrouve à droite 2 brûleurs à gaz. Si besoin, un frigo peut être installé, qui réduit cependant l’espace de stockage. De l’autre côté, c’est le point d’eau, avec un robinet et un évier. Au besoin, le robinet peut s’échanger contre un tuyau de douche pour une toilette un peu plus « normale ». Pour les besoins (petits et grands), malheureusement pas de toilettes, mais l’espace en dessous de l’évier est assez grand pour contenir des petites toilettes chimiques.
L’espace entre les deux peut être laissé libre ou une table peut être installée pour le repas par exemple. Si l’espace est tout juste suffisant pour deux, quid des enfants ? Pas de problème, des tablettes sont spécialement conçues pour se fixer dans les trous des appuie-têtes avant, créant ainsi 2 nouveaux espaces repas ! Quand vient l’heure du couché, les sièges sont rabattus pour laisser la place à un « grand » lit double. Les enfants pourront se serrer en haut, dans la partie qui surmonte le toit de la Clio. A première vue, cet espace parait trop petit, même pour des enfants. Il y a pourtant une petite astuce. Le toit peut se relever d’une grosse vingtaine de centimètres, une petite innovation par rapport au Trail Finder. Cela n’empêchera pas les claustrophobes de fuir à toutes jambes mais les enfants curieux aimeront sûrement y vivre de grandes aventures.
Aucune source ne parle de modifications sur les suspensions, qui en auraient bien besoin pourtant. Gageons que les ajouts en fibre ne pèsent pas bien lourd. En revanche, tous les ajouts en bois, bouteille de gaz et équipements divers et variés sans compter le réservoir d’eau (de préférence vide en roulant) rajoutent du poids sur la balance. Sans compter deux adultes qui viendraient manger à l’arrière, en total porte-à-faux.
L’idée reste à mes yeux très fun et originale et, si elle ne révolutionne pas le monde des maisons mobiles, elle prouve que l’imagination n’a pas de limites et que la passion automobile est toujours bien vivante. Qui a dit que le luxe c’était l’espace ?
Si votre cerveau a encore de la place pour de l’original, Youtube me suggère gentiment cette vidéo – sacrément pixelisée – d’ovnis de la route.
Références :
https://www.arte.tv/fr/videos/100300-056-A/arte-regards-le-boom-des-camping-cars/
https://twitter.com/headboltz/status/1336970034879623169
https://www.carbibles.com/im-obsessed-with-this-weird-looking-hatchback-converted-into-a-camper-van/
https://www.youtube.com/watch?v=JLvmsQb3gJc
https://www.youtube.com/watch?v=gWPZ2iSsvCE
https://reallyloud.co.uk/2020/11/11/5-car-based-campers/
https://cliosport.net/threads/a-clio-campervan-lmao-includes-pic.326783/
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