Chevrolet SSR

Les gens se plaignent souvent que les concepts cars que l’on voit dans les salons à travers le monde ne débouchent généralement sur rien en série, ou alors non sans une flopée de modifications dénaturant l’élégance et/ou la sportivité du concept. Mais il arrive parfois que les grands patrons, dans un éclair de folie, décident de commercialiser leur concept. Un pari parfois gagnant, parfois pas du tout. C’est le cas de l’auto du jour, que l’on pourrait définir en quelque sorte comme la C3 Pluriel américaine, une voiture aux influences multiples et qui sera au final illisible pour l’acheteur : la Chevrolet SSR.

Après tant d’articles sur des autos russes, je me suis enfin décidé à laisser tomber le « U » de USSR pour ne garder que la fin ! Blague à part, les lettres forment l’acronyme de « Super Sport Roadster », un nom qui provient du concept car éponyme présenté en 2000 par Chevrolet au salon de Détroit. Il s’agit alors – accrochez-vous bien à votre siège – d’un pick-up coupé-cabriolet. Rien que ça. Le public applaudit mais ne croit pas que la General Motors aura le courage de commercialiser ça pour de vrai. Et pourtant si, elle le fera…

…Pour l’année 2003. Une bien longue attente mais qui en vaudra la peine car les dessinateurs ont plus utilisé la photocopieuse que les crayons pour produire la version de série. Quelques gimmicks ont disparu, pour des raisons de normes et de sécurité, comme les rétroviseurs qui descendent d’un cran, ou sans raison particulière si ce n’est esthétique, comme la barre grise reliant les feux arrière, peut-être trop redondant avec la face avant. Sinon, on est très proche de la promesse initiale avec des lignes néo-rétro comme la mode semble le demander en ce début de millénaire (Coccinelle, Ford Thunderbird, …).

Et surtout, le concept est identique, celui d’un roadster au toit en dur rétractable, mixé avec un arrière de pick-up. Le tout avec un soupçon de hot-rod pour épicer les lignes, à la manière d’une Prowler. Le look renvoie aux pick-up Chevrolet Advance Design des années 40-50, dont la SSR reprend les phares ronds et les ailes séparées. La cabine peut être occupée par 2 personnes uniquement et le toit en 2 parties, conçu par Karmann, se replie à la verticale entre les sièges et la benne. Cette dernière n’est pas bien grande mais là n’est pas le but. Le couvre-tonneau qui en protège l’accès ne facilite d’ailleurs pas le dépôt d’objets car s’il peut bien sûr se soulever, il n’est pas conçu pour être replié ou enlevé.

Développé comme un véhicule halo, dont l’image est censée profiter aux gammes inférieures, la SSR dispose de sa propre plateforme GMT368, dérivée de la GMT360 que l’on retrouve sur le TrailBlazer. Le moteur, au lancement, est un V8 de 5,3L au nom de code Vortec LM4 (moteur que l’on retrouve encore une fois sur le TrailBlazer mais aussi sur le GMC Envoy XUV). Il produit ici 300ch, ce qui peut sembler respectable si ce n’était le poids, conséquent, qui dépasse les 2 tonnes. De plus, seule une boîte automatique à 4 rapports est au catalogue. Les performances ne sont donc pas vraiment en rapport avec l’aspect musculeux de l’engin. Le 0 à 100km/h est ainsi annoncé à plus de 7,5s.

Proposé à partir d’environ 42 000$, les clients ne se pressent pas dans les concessions. Tant et si bien que General Motors annonce avoir 300 jours de production d’avance en décembre 2004 ! Le groupe décidera alors pour 2005 de changer la motorisation, afin de donner plus de caractère à l’engin. La SSR troque son 5.3L pour le fameux V8 LS2 de la Corvette, tout juste dégonflé à 390ch. En option (815$), une boîte manuelle à 6 vitesses est enfin proposée, qui donne des ailes au pick-up. Le 0 à 100 se rapproche des 5 secondes tandis que le prix de base, déjà élevé, ne prend pas trop cher (façon de parler) en augmentant que d’un gros millier de dollars.

Cela ne suffira cependant pas à la SSR pour survivre très longtemps. Après un léger upgrade moteur en 2006, apportant 5ch au modèle à boîte automatique et 10 à celui doté de la manuelle, l’usine de production de Lansing ferme et entraine avec elle la chute de la SSR. En 3 ans et demi de carrière, les chiffres n’auront jamais atteints les espoirs de Chevrolet et GM, avec un total de 24 112 exemplaires vendus.

L’expérience ne sera jamais retentée par la suite. La SSR restera donc un modèle unique en son genre, qui ne se sera adressé à personne, avec ses performances trop limitées pour une sportive, pas assez pratique pour un pick-up, et trop chère en général pour ses prestations. Alors, à comparer, vous préférez cette Hotwheels à taille réelle ou notre bonne vieille C3 Pluriel nationale ?


Références :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chevrolet_SSR

https://en.wikipedia.org/wiki/Chevrolet_SSR

https://en.wikipedia.org/wiki/General_Motors_LS-based_small-block_engine#LS4

https://www.motorious.com/articles/features-3/chevrolet-ssr-strange-story/

https://www.caranddriver.com/reviews/a18201910/chevrolet-ssr-short-take-road-test/

https://www.miamilakesautomall.com/chevy-blog/chevrolet-ssr-things-need-know/

https://www.motorbiscuit.com/was-the-chevy-ssr-actually-a-good-truck/

https://www.ssrfanatic.com/threads/ssr-rear-bed-capacity-is-problems.203417/

https://www.youtube.com/watch?v=4I-FlIqYz2w

https://www.auto-data.net/en/chevrolet-ssr-generation-3195

https://www.ultimatespecs.com/car-comparator/31367,31382/Chevrolet-SSR-vs-Chevrolet-SSR.html

https://www.motortrend.com/features/0201gmhtp-chevrolet-ssr-concept/

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