Audi 100 Bischofberger Family

L’été arrive, et avec lui des promesses de vacances en famille (soyons positif). Pour cela, quoi de mieux qu’un camping-car permettant de sillonner les routes d’Europe tout en restant dans son petit chez-soi ? Pour autant, vous restez un passionné d’automobile et, comme chez Top Gear, vous avez une aversion pour ces utilitaires reconvertis. J’ai la solution pour vous, avec une auto similaire aux Saab Toppola, l’Audi 100 Bischofberger.

Ici, le concept est différent. Sur la Saab, l’opération de greffe de la cabine de vie était réversible en prenant la place du hayon. Sur l’Audi, le changement est définitif. C’est la société Bischofberger qui s’occupait de cette transformation, une société qui avait ses locaux pas loin de chez moi, à Backnang, dans la lointaine banlieue de Stuttgart.

Le premier prototype de la firme, en 1983, prenait comme base la Volkswagen Golf de première génération, qui s’avéra trop petite au final, malgré un train arrière repris de la Audi 100. La solution retenue fut alors de carrément partir d’une base d’Audi 100 C2, de tronçonner tout ce qu’il y avait après le montant B (en gardant le châssis) et de combler le vide par une cabine en PRV (plastique à renfort de verre). La forme de cette cabine était moulée à partir d’un Volkswagen T3. Comme ça on reste dans la même famille. Pour compenser le surpoids entraîné par ces modifications (plus de 2 tonnes au total), les freins et roues ont été changés en conséquence. Par ailleurs, il diminue d’autant la capacité légale d’emport, qui tombe à seulement 200kg.

Deux choix étaient proposé : toit « déployable » ou toit haut. L’avantage du toit haut est de fournir une capucine au-dessus de l’habitacle de l’Audi. L’avantage du toit « déployable » est sa relativement faible hauteur. D’ailleurs, choisir un camping-car sur base d’Audi 100 permet d’économiser aux péages, puisque l’auto est considérée comme une voiture de tourisme normale !

Une gamme appelée Family est affichée au catalogue du fabricant, qui s’axe autour des Audi 100 et du Volkswagen Caddy. Pour ce dernier, la cabine pouvait être amovible. Cela est permis grâce au fait que le caddy est un pick-up, il n’y a donc pas de tôle à découper.

Afin de proposer un espace décent à l’intérieur pour toute une famille, et malgré un empattement conservé, la cabine est en large porte-à-faux à l’arrière. Par cette astuce, jusqu’à 4 personnes (!) peuvent prendre place à bord, sur deux lits double. On se demande cependant comment ces 4 personnes sont arrivées à bon port puisque l’habitacle de l’Audi ne propose plus que 2 places.

En dehors des couchages, l’intérieur dispose d’une table, d’une gazinière à 2 feux, d’un évier, un frigo, un chauffage et de divers rangements. Une image de la grille de prix de l’époque nous indique que la transformation d’une Audi 100 C2 coûtait 22 450 DM en plus du prix de l’auto. Avec la génération suivante, la C3, la modification pouvait être faite directement à l’usine pour un prix total de 45 365 DM avec le toit déployable ou 46 865 DM avec le toit haut. Ces dernières étaient apparemment vendues avec un moteur de 75ch. Une autre source mentionne un prix de 37 900 DM en 1987 pour une conversion (donc en plus du prix de la voiture).

On constate donc, et les photos disponibles semblent le confirmer, que l’Audi 100 C2 n’était proposée qu’avec le toit « déployable », et c’est uniquement avec la C3 que la possibilité d’un toit haut était offerte.

Des deux bases, 100 C2 et 100 C3, la seconde sera la plus courante. Une troisième option existe cependant, sur base de 200 C2/C3, portant le nom de Condor. Il n’y aurait eu qu’une seule 200 C3, qui aurait été le camping-car le plus puissant de l’époque, avec ses 182ch. Le prix d’une conversion en Condor était de 49 900 DM en 1987.

Petit bonus pour la fin, en plus des Caddy, 100 et 200, Bischofberger proposa aussi une sorte d’extension de cabine au Volkswagen T3, du nom de Maxi-Joker, pour encore plus d’espace !